Investir 1 million d’euros
sur Mintos

Je discute régulièrement avec des collègues investisseurs, ce qui nous permet d’échanger nos points de vue en matière de crowdlending.

Dernièrement, je discutais avec l’un d’entre eux, Sterling, au sujet de Swaper. Nous étions tous deux d’accord sur le fait que cette plateforme P2P manquait de transparence. Raison pour laquelle nous avions diminué nos investissements. Mais pour ma part, je conserve quand même un petit montant investi car j’ai beaucoup d’espoir pour cette plateforme P2P dans le futur.

Sterling quant à lui m’expliquait qu’il avait demandé le dernier rapport financier de Wandoo Finance Group (principale société de prêts de Swaper) mais qu’il s’était vu opposer un refus poli. Il a alors été surpris lorsque je lui ai transmis ce rapport financier que je m’étais procuré par mon réseau.

Voilà un exemple d’entraide dont peuvent faire preuve les investisseurs P2P.

Mais si je vous parle de cette anecdote, ce n’est pas pour vous montrer que malgré la recherche de gains financiers, il est possible de faire preuve d’altruisme quand il s’agit d’investissements P2P.

Non.

La raison pour laquelle je vous en parle, c’est parce que Sterling n’est pas n’importe qui. Sterling est connu comme l’homme qui a investi 1 million d’euros sur Mintos.

Mais remontons le cours de l’histoire avant que Sterling ne soit connu et avant même qu’il ne dispose de 1 million d’euros sur son compte en banque.

Une mission stratégique en Chine

Sterling est originaire du Royaume-Uni où il a obtenu un diplôme d’économie et de finance. Après quoi, il a décidé de s’expatrier en Chine où il a pu rencontrer le Directeur général d’une entreprise grâce à ses contacts personnels. Or cet entrepreneur était justement à la recherche d’un profil comme le sien.

Après plusieurs échanges, le Directeur lui a offert un contrat de 5 ans pour le seconder dans la réalisation d’un projet stratégique pour le devenir de l’entreprise. En cas de réussite, il était prévu pour Sterling de recevoir une petite part des actions de l’entreprise ainsi qu’un bonus.

En bon stratège, Sterling a vu là une opportunité pour impressionner ce capitaine d’industrie et placer ses pions avec l’idée qu’un jour celui-ci partirait à la retraite. Une fois le contrat conclu, Sterling a rapidement intégré l’entreprise.

Son rôle était simple : reprendre le contrôle de la chaîne d’approvisionnement jusque-là gérée par deux partenaires chinois qui n’agissaient pas dans l’intérêt de l’entreprise.

Sterling a donc dû se mettre à l’apprentissage du mandarin. Puis il a commencé à bâtir la nouvelle entreprise chargée de l’approvisionnement, ce qui a nécessité d’employer et de former plus de 200 employés.

Une fois les systèmes internes établis et les procédures de travail en place, Sterling confia à cette nouvelle entité la gestion logistique des produits clés de l’entreprise. Puis une fois la nouvelle chaîne d’approvisionnement consolidée, lui et son mentor passèrent à l’offensive juridique en engageant des poursuites judiciaires contre leurs anciens partenaires.

Après trois années de bataille juridique, le tribunal chinois chargé de l’affaire arbitra en leur faveur.

La mission de Sterling était un franc succès.

L’origine de la fortune de Sterling

Après cela, l’entreprise connut une phase de croissance et Sterling devint actionnaire minoritaire. Son patron avait tenu parole.

En parallèle, Sterling rencontra celle qui allait devenir sa femme quelques temps plus tard. C’était une européenne vivant et travaillant en Chine avec laquelle il aura deux enfants.

Quelques années plus tard, le propriétaire décida de revendre sa société à un grand groupe industriel international. Les parts de Sterling ont alors été converties en cash, soit environ 3 M€. Autant dire que Sterling et sa petite famille vivent désormais dans un certain confort matériel au pays de Mao.

Au vu des succès passés de Sterling, les nouveaux propriétaires l’ont conforté à son poste. Ils ont même étendu le champ de ses responsabilités en lui confiant certaines de leurs autres filiales historiques.

Sterling est encore aujourd’hui à la tête de plusieurs usines de production dont les produits industriels s’exportent vers de nombreux marchés dans le monde.

La découverte des plateformes P2P

La première incursion de Sterling dans le monde des prêts P2P se fît sur la plateforme Twino. Tombé par hasard sur une publicité en ligne, il commença alors à s’intéresser aux investissements P2P.

Mais en parallèle, Sterling s’intéressait également au secteur immobilier. Un temps, il avait pensé investir sur le marché immobilier résidentiel britannique. Avant tout dans une optique d’investissement mais également au cas où il déciderait de retourner vivre en Angleterre.

Finalement, il se décida à investir sur plusieurs plateformes de crowdfunding dans le secteur de l’immobilier au lieu d’investir directement dans la pierre. Notamment parce que ces plateformes permettent aux investisseurs de diversifier leur portefeuille. Elles leur évitent ainsi d’investir tout leur capital dans un seul et unique bien.

Ces plateformes P2P ont un autre avantage qui est leur grande liquidité. En effet, les parts détenues dans des projets de crowdfunding immobilier peuvent être revendues à d’autres investisseurs sans avoir à liquider l’investissement dans sa globalité. De sorte que l’on évite tous les coûts de transaction et les dépenses associées.

Finalement, c’est donc par un proche parent du crowdlending, le crowdfunding immobilier, que Sterling a réellement mis un pied dans le monde de l’investissement P2P.

Les débuts de Sterling sur Mintos

Par la suite, Sterling s’impliqua plus sérieusement sur la plateforme Mintos, présentée comme le leader européen des prêts P2P. Il démarra avec un capital de 100 000 € très exactement. Car comme la plupart d’entre nous, Sterling a une préférence un peu irrationnelle pour les chiffres ronds. Et cela permet de voir son retour sur investissement d’un seul coup d’œil.

Peu à peu, Sterling se familiarisa davantage avec les différents concepts du P2P. Palier après palier, il augmentait graduellement ses investissements sur la plateforme Mintos. L’équilibre entre profits générés et risques encourus lui convenait parfaitement en comparaison d’autres investissements.

Progressivement, la plateforme Mintos est devenue sa plateforme P2P préférée, notamment pour les raisons suivantes :

Globalement, au niveau de son fonctionnement, Mintos est relativement simple pour un gestionnaire financier comme lui. En plus de cela, elle propose un grand nombre de langues (anglais, allemand, letton, russe, tchèque, polonais et espagnol).

Mintos propose aussi une gamme de prêts P2P suffisamment large pour permettre de se constituer un portefeuille solide qui intègre tout à la fois des prêts sécurisés et non sécurisés. Par ailleurs, c’est sur Mintos que l’on trouve le plus grand nombre de sociétés de prêts, liste qui ne cesse de s’allonger avec le temps.

Par ailleurs, son utilisation se trouve facilitée grâce à sa fonction d’auto-investissement qui permet l’achat automatisé d’une sélection personnalisée de prêts en s’appuyant notamment sur les nombreux filtres disponibles.

Par contre, le service client peut être relativement lent compte tenu du nombre d’investisseurs sur la plateforme. À noter que vous serez prioritaire dès lors que votre portefeuille dépasse 50K€.

C’est donc pour toutes ces raisons que Sterling se décida à investir massivement sur Mintos. Graduellement, il augmentait ses transferts d’argent vers la plateforme avec très certainement cette même obsession du chiffre rond puisqu’il atteignît un total d’un million d’euros investi.

Pour ma part, il est certain que j’aurais davantage diversifié mes placements en me dirigeant vers d’autres plateformes en complément afin de diversifier le risque. Même si Mintos est le leader incontesté en Europe, d’autres plateformes ont les épaules suffisamment solides pour accueillir une partie de cette somme. À mon sens, il aurait été plus judicieux de placer 100K€ sur 3 ou 4 autres plateformes.

Comment vendre 1 M€ sur Mintos ?

Ce qui est souvent présenté comme un test de liquidité, auquel Sterling se serait adonné, n’en était absolument pas un. Cela ne lui est même jamais venu à l’idée.

Comme cela arrive souvent dans la vie d’un investisseur, Sterling a simplement eu une opportunité pour investir dans un projet en dehors du secteur P2P. Il s’agissait d’une opportunité dans le secteur immobilier avec un niveau de risque similaire au P2P mais avec un retour sur investissement bien plus lucratif.

C’est donc tout naturellement que Sterling s’est tourné vers Mintos où il avait investi une grande partie de son capital. C’était d’autant plus simple à cette époque en 2019 que la plateforme P2P Mintos ne percevait aucune commission sur le marché secondaire.

En effet, l’autre partie de son capital était notamment investie dans les ETF, qui répondent davantage à une logique de long terme, au contraire des prêts P2P qui s’inscrivent dans une logique d’investissement de court-terme.

Par ailleurs, Mintos avait mis en place peu de temps avant une fonction d’auto-investissement sur le marché secondaire, facilitant ainsi l’achat et donc la revente des prêts P2P. À ce moment-là, Mintos comptait 116 000 investisseurs dont 30% avaient déjà effectué des opérations d’achat sur le marché secondaire.

En plus de cela, au moment où Sterling réfléchissait aux modalités de revente de son portefeuille, Mintos connaissait un ralentissement dans la croissance des volumes de prêts P2P proposés tandis que la demande émanant des investisseurs était de plus en plus importante.

Du coup, il tenta une petite expérience en mettant quelques-uns de ses prêts P2P en vente sur le marché secondaire. Tous les prêts ont été proposés sans remise.

Pour ce qui concerne les prêts à 10% et 11%, ceux-ci n’ont pas bougé. Les prêts à 12% sont partis en quelques heures. Et les prêts à 13% et 14% ont été vendus instantanément. Merci la fonction d’auto-investissement !

Grâce à cette première et rapide expérience, Sterling savait que la revente de son portefeuille à 1M€ pourrait se faire dans des délais suffisamment raisonnables pour que son capital soit disponible afin d’investir rapidement sur l’opportunité immobilière qu’il avait repérée.

Il lui restait quand même une certaine incertitude sur les prêts à 10% et 11% qui pouvaient nécessiter des remises lors de la revente. Mais malgré tout, ces premières opérations ont suffi à Sterling pour prendre la décision de tout vendre.

En suivant tout de même les règles suivantes : les prêts à 13% et plus sont revendus tel quel tandis que les prêts à 12% et en-deçà bénéficient d’une remise de -0.2% à la revente.

En tout, il lui aura fallu plus d’une heure pour simplement mettre en vente l’intégralité de ses investissements. En effet, sur Mintos comme sur la plupart des plateformes P2P, les prêts peuvent ne peuvent être sélectionnés que par lots. En l’occurrence, par lots de 300 prêts maximum sur Mintos. Or Sterling en avait 15 000….

Revendre 1 M€ de prêts sur Mintos

À peine Sterling avait-il le temps de les mettre en vente que la moitié de ses prêts P2P était revendue instantanément puisque leurs caractéristiques correspondaient précisément aux critères d’auto-investissement d’autres investisseurs. Et dans la foulée, Mintos ajoutait le montant de la vente à son compte personnel.

Dans les 24h qui ont suivi, ce sont au total 791 K€ de prêts P2P qui ont été revendus puis versés sur son compte personnel. À cela, il faut ajouter 39K€ d’intérêts générés par ces prêts et non encore versés jusqu’ici. De quoi en faire rêver plus d’un !

Le coût de la revente (la remise de 0.2% sur certains prêts) lui aura coûté très exactement 1582€ durant ces 24 heures. Ce qui correspond à moins d’une semaine d’intérêts générés.

Ainsi, 48 heures après avoir listé ses prêts pour la revente, Sterling avait un compte personnel s’élevant à 983K€ sur Mintos.

Les prêts invendus étaient très majoritairement des prêts à 10% provenant de sociétés qui offraient par ailleurs de meilleurs taux. Pourquoi acheter un prêt de Mogo à 10% sur le marché secondaire lorsque Mogo propose des prêts à 11% sur le marché primaire ?

Du coup, Sterling décida d’augmenter le pourcentage de remise de ces prêts à -0.5% afin de les faire partir. Ainsi, près de 72 heures après la mise en vente, son compte personnel totalisait ainsi 1 018 818.38 €. Il avait donc atteint son objectif de dégager 1M€ de cash et décida d’annuler les ventes en cours pour garder les prêts P2P restants.

Le coût total des remises accordées aux acheteurs s’élevait à 2502.60€, ce qui équivaut à 0.26% des 977K€ de prêts P2P revendus.

Vous savez maintenant qu’il est tout à fait possible de revendre en moins de 72 heures un volume total de 1M€ de prêts sur lesquels vous auriez investi via la plateforme P2P Mintos.

Par contre, la donne a changé depuis que Sterling a effectué cette revente. En effet, désormais Mintos prélève 0.85% sur le montant des prêts lors de leur revente. Ce qui rend le marché secondaire moins attractif qu’auparavant.

Et pour conclure l’anecdote de l’opportunité immobilière, celle-ci est tombée à l’eau. Nous n’en saurons pas plus sur les raisons véritables. Sachez simplement que Sterling a réinvesti la totalité de son million sur Mintos quelques temps après.

Ses autres investissements P2P

En marge de cet investissement, pour le moins colossal, sur la plateforme Mintos, Sterling a également 600K€ investis sur d’autres plateformes. Il a notamment eu pour projet d’investir la somme de 10K€ sur un grand nombre de plateformes pour suivre l’évolution de ce capital de départ à travers le temps. Expérience au succès mitigé…

En effet, son objectif est davantage de faire des essais P2P à grande échelle car Sterling peut mettre 10K€ sur une plateforme sans aucune crainte de les perdre. Ce qui est loin d’être le cas de tout le monde !

Du coup, il a misé sur des plateformes qui n’ont pas tenu le choc de la crise en 2020 comme Kuetzal, Envestio ou Grupeer.

Je dirais donc qu’il est dangereux de suivre les recommandations de quelqu’un qui a autant de cash à investir. Car si pour Sterling, investir 10K€ relève de l’expérience, pour la plupart des gens, ce sont les économies d’une vie qu’ils investissent avec ces milliers d’euros. Perdre 10K€ pour Sterling équivaut à perdre environ un mois d’intérêts….

Son XIRR (retour sur investissement) annuel se situe aux environs des 11%. Son capital investi étant à 1.6M€, cela équivaut pour lui à gagner environ 150K€ par an, soit 13K€ par mois.

En conséquence de quoi, ne cherchez pas à tout prix à investir sur le maximum de plateformes pour diversifier votre risque. Avant tout, prenez soin de bien choisir les plateformes P2P sur lesquelles investir en limitant votre choix à 3 ou 4 plateformes maximum. Pour cela, je vous invite à vous appuyer sur mon classement des plateformes P2P. Il y en a suffisamment pour faire un choix raisonné en fonction de votre capital et de vos objectifs.

C’est tout pour ce qui concerne l’histoire de Sterling qui n’est d’ailleurs pas finie puisque celui-ci continue à investir. Cela nous aura permis de rêver un peu car un revenu mensuel de 12K€ signifierait pour la plupart des gens de dire adieu à leur patron. Ce qui n’a pas été le cas de Sterling qui continue à travailler en tant que salarié.

Que feriez-vous avec 1M€ à investir ? Est-ce que vous arrêteriez de travailler pour autant ?

N’hésitez pas à me faire un retour dans les commentaires !